Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/133

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nouveaux affranchis. « En ce qui concerne le travail des noirs, écrivait le gouverneur le 6 mars 1835, on reconnaît maintenant que, le samedi excepte, on se procure autant de travail qu’on en veut, moyennant salaire[1] »

Le bill modificatif de l’acte d’abolition de l’esclavage, rendu avec une précipitation qui n’avait pas permis au gouverneur d’en saisir d’abord toute la portée, contenait des dispositions qui, sur les observations subséquentes du maquis de Sligo lui-même, en déterminèrent le rejet par le gouvernement. Les plus graves de ces modifications, jugées contraires l’acte d’émancipation, portaient sur le régime et la discipline des apprentis[2].

Le 27 mars, le marquis de Sligo écrivit au secrétaire d’État des colonies :

« J’ai l’honneur de vous adresser l’état de la quantité de sucre obtenue au 28 février de cette année (1835), comparée avec la quantité obtenue à cette même date l’année dernière. Les jours où les deux récoltes ont commencé sont indiqués. Autant qu’il m’a été possible, j’ai même tâché d’indiquer le nombre des heures de travail par jour de chaque récolte. Par ce moyen Votre Excellence verra que, pour le nombre d’heures du travail actuel, il a été obtenu par heure, cette année, près du double de la quantité de sucre obtenue pendant l’esclavage. Le fait me semble heureusement prouver que le stimulant donné au travail par les salaires compensera suffisamment, à l’avenir, la perte

  1. Documents parlementaires, part. I, 1833-1835, p. 116 dépêche n° 35.
  2. Documents parlementaires, part. II, 1833-1835, p. 12 dépêche n° 36.