Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/134

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du temps dont les maîtres jouissaient sous le régime du travail forcé[1]. »

Craignant cependant que l’apprentissage ne pût suffire à la culture, soixante-treize habitants de la paroisse de Trelawney demandèrent, comme moyen de salut, que le gouvernement encourageât l’émigration de familles blanches dans l’île. Déjà quelques propriétaires avaient recouru avec succès à des bras blancs pour suppléer au refus de travail des noirs. Le gouverneur parut favorable à la mesure ; mais il ne semble pas qu’elle ait été appliquée avec quelque étendue. Le chiffre total des immigrants n’est pas donné ; on a lieu de croire qu’il s’est tout au plus élevé à quelques centaines.

Quoi qu’il en soit, l’opinion émise sur l’apprentissage par les habitants de Trelawney, bien qu’eue eût été contredite par les magistrats spéciaux de cette même paroisse, devint l’occasion d’une enquête générale sur l’état agricole de toute l’île. Les résultats de cette enquête, qui s’étendit à 762 habitations[2], ne furent qu’en partie favorables au système de l’apprentissage.

Le 18 juillet, le gouverneur adressa au secrétaire d’État des colonies un rapport général sur la situation de l’île[3]. Ainsi que le précédent, ce rapport reconnaît la disposition générale de la population émancipée à travailler moyennant salaire. Ceux des apprentis, en petit nombre, qui s’y étaient d’abord refusés, une fois engagés, ont continué à travailler lorsqu’ils étaient exactement payés.

  1. Documents parlementaires. part. II, p. 18, dépêche n°. 38.
  2. Ibid. p. 215, dépêche n°.140 et annexe A.
  3. Ibid. p. 266, dépêche n°. 143, avec annexes.