CCCLXXI.
Le malade affligé de la palle jaunisse
Treuve le miel amer, le fievreux tremblotant
Au fort de son exces va le flot souhaitant,
Preferant l'appetit à la santé propice
Ainsi le fol mondain corrompu en son vice
De la loy du Seigneur l'amour ne va goustant :
Il court à son contraire & le salut attend
Du vipere infernal qui le meine au supplice
Hydropiques enflez que le dypsade mord
Vous plairez vous ainsi à boire vostre mort
Traittant avec l'enfer une ingratte alliance ?
Miserables pecheurs, poursuivez vous ainsi
Au parquet de la mort un arrest de merci ?
De mauvais juges vient la mauvaise sentence.
CCCLXXII.
Quiconque au bois a veu le captieus pipeur
Tapi sous le rameaus d'une ombreuse prairie
Aus dous chans de sa vois pleine de tromperie
Attirer les oyseaus dans le filet trompeur
A veu le monde caut d'une douce vapeur
Enyvrant nos cerveaus exercer sa furie
Sur l'ame captivee aus laqs de menterie
Qui delaissant son DIEU vit en crainte & en peur
Aus avares d'argent, aus hautains il presente
Les estas arrogans, les ruffiens il tente
Par la beauté du cors instrument de tous maus
Ainsi la douce odeur qui s'exhale & soupire
Des Pardes affamez alentour d'eus attire
Afin de s'en souler les simples animaus.