Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/104

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de province, véritables petits vice-rois, investis de pouvoirs énormes : il y en a quatre-vingts dans l’Empire.

Autre erreur empruntée encore aux Anglais et aux Américains. Le titre de kami dont s’étaient décorés les fonctionnaires de Simoda, ne signifie pas prince, comme nous le croyions. C’est tout simplement le synonyme de notre particule de, n’indiquant que la noblesse d’origine. Nous faisons des progrès.

La réponse des Ministres à la lettre de l’Ambassadeur, annoncée pour huit heures ce soir, est arrivée exactement. Elle est, nous a dit le baron Gros, conçue dans les termes les plus courtois, et il est convenu que la France aura pour traiter les mêmes Commissaires que l’Angleterre : quant à la résidence dans Yeddo, l’Ambassadeur se décide pour la Bonzerie. À titre de remarque incidente, il est bon de noter que le local qu’avait choisi lord Elgin, et qu’hier encore les Japonais affirmaient ne pouvoir nous offrir en raison de l’application religieuse qui lui avait été rendue à l’occasion des funérailles de l’Empereur, a été trouvé, par l’abbé Mermet, rempli de Bonzes, plus occupés à fumer, à boire du thé et à causer, qu’à invoquer Boudha en faveur du souverain défunt.

Ce soir, du pont du Laplace, nous avons aperçu