Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/114

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que nous accompagnerions l’Ambassadeur à pied, flanquant sa chaise à droite et à gauche, et précédés, selon les conventions d’hier, d’un matelot portant le pavillon français.

C’est ainsi que s’est opéré notre trajet du rivage à la résidence de l’Ambassade, par de longues rues larges et bien percées, aboutissant la plupart à de petits carrefours, tous munis d’un corps de garde, où se tiennent nuit et jour de quatre à six hommes de police. Ces employés sont vêtus d’une sorte de justaucorps mi-parti rouge et noir (sans doute les couleurs de la ville), et armés de longues tringles de fer creux, garnies à leurs extrémités de larges anneaux de fer mobiles, qui, en se choquant l’un contre l’autre, produisent un bruit aigu qui avertit les habitants qu’ils ont à s’écarter : dans une mêlée populaire, c’est une arme qui doit certainement valoir l’épée de nos sergents de ville.

Toutes les maisons de Yeddo, bâties réglementairement à un seul étage, sont en bois, sur des assiettes d’un granit gris qui, à en juger par l’emploi général qui en est fait, doit être la matière de construction la plus commune dans cette partie du Japon. Ces maisons n’ont donc qu’un rez-de-chaussée percé sur la rue, de petites ouvertures carrées et garnies de barreaux de bois, à cinq ou six mètres au-dessus du sol ; lesquelles ouvertures