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27 septembre.

La nuit s’est bien passée, grâce à notre literie apportée du bord, et surtout à la fatigue de la journée d’hier.

Après le déjeuner, j’ai proposé à MM. de Kerjégu et d’Osery d’essayer d’entamer, de compagnie, le manteau d’inviolabilité et de mystère dont Yeddo semble vouloir s’envelopper pour nous. Notre projet était de marcher à l’inconnu, privés que nous sommes de toute indication topographique, et de pénétrer dans l’une des parties de la ville comprise dans l’une des trois enceintes qui divisent, dit-on, Yeddo en trois grands quartiers bien distincts.

En effet, malgré les efforts de notre escorte de Japonais (Ya-kou-nyns) qui cherchaient à nous maintenir dans le voisinage de notre palais, nous avons pris précisément, à l’inverse de leurs indications, une direction qui, selon nos prévisions, nous a conduits à l’une des enceintes désirées, ou nous nous sommes trouvés en face de grandes douves de 15 à 20 mètres de largeur, ceignant le pied de murailles de 8 à 10 mètres d’élévation, à pans inclinés, et faites de pierres granitiques.