Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/123

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thé, aussi bien qu’à causer de ses affaires, hommes, femmes et enfants se baignent pêle-mêle et sans nuls vêtements.

Une pareille tolérance de l’autorité est bien faite pour choquer nos idées de morale civilisée ; mais ici elle paraît toute simple, car elle est dans les mœurs, et ne présente pas en réalité, pour la moralité publique au Japon, tous les dangers qu’elle pourrait présenter ailleurs : ne serait-ce que par ce fait, commun, du reste, à l’humanité entière, c’est que l’habitude ou la facilité suppriment généralement le désir en éteignant l’imagination.

Ces bains, dont l’entrée est formellement interdite aux étrangers, sous peine des châtiments les plus sévères pour le maître de l’établissement, se composent de vastes salles garnies circulairement de bassins de pierre où chacun, pour faire ses ablutions, vient à son tour puiser, dans des écuelles de fer ou d’étain, l’eau froide et l’eau chaude qui s’y déversent sans interruption.

La vapeur, maintenue dans ces salles à une température très-élevée, constitue, comme dans les étuves de l’Orient, le véritable bain japonais.