Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/126

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maîtresse du logis, notre escorte d’officiers s’est jetée sur elle et lui a arraché sa petite aubaine, en prétendant que le gouvernement ne permet à aucun Japonais de recevoir la moindre pièce d’argent des étrangers, et que, du reste, l’équivalent lui en sera rendu en nature. Serait-ce une manière particulière de percevoir ici l’impôt ? elle est, en tout cas, expéditive et brutale.

En somme, le baron Gros a paru enchanté de sa course, qui, si j’en crois ses habitudes sédentaires, sera la première et la dernière qu’il aura faite dans Yeddo.

On s’était entendu hier avec les Commissaires pour que nos équipages pussent descendre à terre et s’y rafraîchir seulement, il a été demandé par le gouvernement qu’ils ne vinssent dans la ville que pendant le jour et par fournées de quatre à cinq hommes au plus, afin d’éviter que ce nombre de nouveaux débarqués, s’ajoutant à celui du personnel de la Mission, qui est déjà considérable, ne produise dans les rues une émotion que l’autorité municipale semble redouter au premier chef. Justifiée ou non, la mesure a paru prudente au baron Gros et a été acceptée par lui ; et, en effet, nos bordées de marins en pays étrangers ont des turbulences gaies et un sans gêne dans leurs mouvements qui pourraient amener ici, dans ce