Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/135

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territoire ; elle fait le service de notre gendarmerie.

Il y a peu d’années encore elle n’était armée que de lances, d’arcs et d’une sorte de hallebarde assez semblable à la pertuisane du moyen âge ; mais aujourd’hui que, par le canal de la Hollande, elle a pu faire en Europe d’importants achats d’armes à feu, une partie des troupes actives est munie de carabines et même de carabines à balles coniques, dont, d’après ce qu’on nous a dit, elle se sert avec une adresse égale à celle de nos troupes européennes.

Le peuple japonais est admirablement doué ; il est ami du progrès ; il le recherche au lieu de le dédaigner par stupide orgueil comme les Chinois ; et déjà, sous le rapport industriel entre autres, il pourrait donner à nos civilisations cependant plus avancées les plus utiles enseignements. Nous avons eu ce soir une petite émeute d’intérieur. Notre bande d’espions, ne se trouvant sans doute pas suffisamment renseignée sur nos faits et gestes intimes, de la salle d’entrée où elle avait établi son campement permanent, s’était avisée d’envahir une des galeries attenantes à nos chambres ; nous lui avons fait regagner, au plus vite, son ancienne installation, avec ordre aux douze marins qui forment notre seule garde à terre de