Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/161

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que les confirmer : celui-là est tout contemporain, et, à Nagha-saki, de notoriété publique.

De 1808 à 1810, c’est-à-dire à l’époque où les Pays-Bas étaient devenus, sous le roi Louis, une annexe de l’empire français, les colonies hollandaises, Java en première ligne, durent nécessairement suivre le sort politique de la métropole. Avis de reconnaître le nouvel ordre de choses fut envoyé de Batavia à Désima qui en relevait comme ressources aussi bien que comme administration ; mais M. H. Doef, patriote ardent, le chef de ce comptoir, se refusa à cette reconnaissance pour lui et les quelques individus composant alors la colonie hollandaise au Japon ; et pendant toute la durée du régime français dans les Pays-Bas, cette résistance ne fléchit pas un seul instant, quoique le comptoir de Désima fût absolument privé de tous secours, soit en vivres, soit en argent.

C’est dans ces circonstances qu’une des maisons publiques de Nagha-saki, par sympathie pour ces voisins étrangers, si paisibles, si bonnes gens et si malheureux, prit la résolution de leur venir en aide ; et elle le fit assez largement pour que, pendant plusieurs mois, Désima lui dût en grande partie ses moyens de subsistance. Mais une fois le comptoir rendu à son ancienne aisance, grâce au port de Batavia redevenu lui-même port hollandais,