Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/172

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Prétentions ridicules.

Le baron Gros répond vivement qu’il n’entend pas être plus prisonnier que son personnel, qu’il préférerait mille fois quitter Yeddo et rendre compte à son Gouvernement de ce qui se serait passé, que de subir de pareilles exigences : Si les Japonais ne veulent pas d’un traité avec la France, qu’ils le disent ; mais qu’ils n’opposent pas des procédés désagréables et ayant la prétention d’être humiliants à la bienveillance du Représentant de la France ! Qu’il a cédé déjà à plusieurs de leurs demandes. Pourquoi cette différence d’accueil avec celui fait à lord Elgin, au comte Poutiatine et à M. Harris qui, dès le premier jour de leur débarquement, sont sortis, sans obstacles, dans la ville ? — Le deuil du Taï-goun est l’unique cause de la petite difficulté. — Mais ce deuil doit durer trente-six jours, dit le baron Gros, vous nous opposerez donc les mêmes arguments après la signature du Traité ? — Le deuil subsistera aussi, il est vrai, mais son terme sera plus rapproché.

Hier, quand nous avons touché le même point et demandé que l’on ne sortît pas dans la ville avant la signature du Traité, le baron Gros nous a répondu que cette demande lui était pénible ; mais nous avons compris qu’il y accédait, et nous en avons fait part au Gouvernement.

Cependant, aussitôt après notre visite, les secrétaires et officiers se sont promenés en grand nombre dans la ville sans en prévenir l’autorité. — Le baron Gros proteste contre une pareille insinuation : il n’a jamais pu lui venir dans l’esprit qu’il serait défendu à des étrangers, venant avec confiance chez un peuple ami pour y établir les relations les plus amicales, de sortir de chez eux, et qu’ils seraient condamnés à rester enfermés dans