Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/243

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Quant aux habitants riverains, jamais ils ne nous ont été hostiles dans les actes ; un seul fait exceptionnel et malheureux a en lieu, fait tout local, et il a été sévèrement puni. Au début, ces populations du nord ont été effrayées, au delà de toute mesure, de nos bateaux à vapeur, pour elles, agents inexplicables et obéissants des Barbares, ces êtres sumaturels mais inférieurs, à la puissance malfaisante, qu’ils regardent comme des vagabonds sans famille et sans patrie, poussés sur les mer : par les instincts les plus mauvais et les plus cupides. Puis, bientôt, elles se sont rassurées ; sont devenues curieuses ; et si la vapeur est restée pour elles à l’état de moyen inconnu et redoutable, il n’en a pas été de même, je vous l’assure, des piastres de nos équipages qui, vainqueurs généreux, ont toujours et partout largement payé, au grand étonnement des vaincus.

Chaque village a sa flottille de jonques grandes et petites qui, à une époque fixe de l’année, avant celle des typhons, ce fléau des Mers de Chine, vont dans le Sud, à Shang-haï principalement, prendre des chargements de riz et reviennent ensuite alimenter le Pe-tchi-li. Pour mettre ces jonques à l’abri du courant des rivières, les Chinois ont un mode de procéder aussi simple que général dans tout l’Empire ; ils pratiquent dans