Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/245

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coutumes, était des plus extraordinaires et des plus pittoresques. Notre Mission habitait, au milieu des arbres et des rochers artificiels, les kiosques d’un jardin qui avait dû être soigné à l’époque où l’empereur Kien-Long reçut, dans ce même yamoun, lord Amherst, l’envoyé anglais, qui se refusa dignement à des exigences d’étiquette humiliantes, au Ko-tou, cet éternel obstacle de nos relations diplomatiques avec la personne même de l’empereur de la Chine. Que nous importaient, du reste, les détails matériels ? Grâce à nos pavillons à claire-voie, nous avions de la fraîcheur par une chaleur moyenne et constante de 30 Réaumur ; chacun de nous avait le moral haut, intéressé à la grave question en voie de solution ; et cette solution, d’une façon ou d’une autre, ne pouvait être que triomphante ; aussi était-on presque fier de certaines privations qui, à quelques milles de Pé-king et des frontières de Tartarie, pouvaient, a la rigueur, s’appeler campagnes et compter double. Puis nous avions près de nous, prêchant d’exemple et gardien fidèle du pavillon, l’amiral Rigault de Genouilly, commandant en chef de l’escadre d’Indo-Chine. Il a toujours modestement partagé la cabine du capitaine de l’Avalanche, l’une des trois canonnières qui n’ont cessé de rester mouillées en face de notre yamoun jusqu’au moment où nous avons quitté Tien-Tsin :