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ai vus d’assez près, pendant notre séjour au milieu d’eux ; j’ai beaucoup regardé, j’ai beaucoup cherché, et je n’ai rien trouvé chez eux qui ressemblât même à de l’agression en intention. Tout au contraire, à mon sens toujours, le contact quotidien de nos marins, libéraux et gais en Chine comme ils le sont partout ; les marchés, avantageux aux vendeurs, passés par nos Amiraux pour les approvisionnements des flottes, avaient produit des résultats plus heureux et surtout plus rapides que nous n’étions en droit de l’attendre. La population à Tien-Tsin est, il est vrai, commerçante et mercantile ; mais, pour la première fois, elle approchait ces Barbares que, dans un intérêt absorbant et monopolisateur aisé à comprendre pour qui vient en Chine, la classe mandarine a toujours affublé et, longtemps encore cherchera à affubler des instincts les plus redoutables et les plus ridiculement pernicieux. Un instant peut-être, pendant le cours des Conférences, aurait-on pu remarquer, dans l’aspect général des masses, une nuance à nous moins favorable, des rapports moins faciles, même des visages ironiques et parfois malveillants. Pourquoi cette nuance ? C’est que la politique de Pé-king avait cru pouvoir risquer, vis-à-vis de nous, un essai d’intimidation de nature à peser sur les Conférences, en provoquant, dans la classe inférieure de la population,