Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/29

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Taïgoun ait eu, en toutes circonstances, à compter avec eux et à les caresser. Chez l’un d’eux, le prince de Satzouma, la politique de Yeddo a même invariablement cherché un appui qui la mît à l’abri des entreprises de ce grand vassal, en demandant à sa maison des épouses pour la couche impériale ; ainsi, l’impératrice douairière actuelle est encore une princesse de Satzouma.

Simoda n’est réellement qu’un gros bourg détruit, il y a peu d’années, par un tremblement de terre et récemment rebâti : sa population est de deux à trois mille âmes à peine. Son importance, comme le titre de ville qui lui a été donné, ne datent que de l’époque où son port s’est trouvé l’un des deux seuls ouverts aux Étrangers ; du jour où, par un échange que les Traités viennent de consacrer, les mêmes Étrangers n’y auront plus le droit de résidence, Simoda rentrera dans sa modeste et charmante obscurité ; charmante, car rien n’est plus ravissant et plus pittoresque à la fois que la vallée toujours fraîche, luxuriante de cultures et sillonnée de ruisseaux dont les chutes se répètent à chaque pas, qui s’étend à perte de vue au fond de sa baie ; que les montagnes gigantesques qui l’enveloppent, les unes bronzées et volcaniques, les autres tapissées de cèdres, et de ces pins dont Kœmpfer, le