Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/295

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excellents revêtements de terre ; avec une ténacité singulière, avec une sagesse méthodique et réglée du côté des Mogols.

Ce ne fut qu’à cinq heures et demie, après avoir eu trois de ses canonnières coulées par le feu des forts, et restées depuis au pouvoir de l’ennemi, malgré tous les efforts tentés pour les sauver ; après avoir vu ses équipages décimés et avoir constaté l’impuissance de son artillerie contre des ouvrages en terre ou ses plus gros projectiles allaient s’enfoncer sans les entamer, que l’Amiral Hope résolut de tenter une chance suprême, tout hasardeuse qu’elle fût, celle d’un débarquement immédiat.

Là, encore, un nouveau désastre attendait les armes anglo-françaises !

Les troupes de débarquement avaient à enlever de front deux cavaliers situés en face de la ligne d’embossage des canonnières ; mais, au lieu de pouvoir débarquer sur un sol ferme, les compagnies d’attaque se trouvaient avoir à traverser 600 mètres de vase, de boue liquide avant de toucher au terrain solide sur lequel s’élevaient les forts ; et la nuit se faisait. Les hommes ne s’en jetèrent pas moins, pleins d’ardeur, dans cette mer de vase qui souvent leur montait jusqu’à la poitrine. Courage inutile : l’on avait trop présumé de leurs forces, et c’est à peine si quelques dizaines d’hommes purent