Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/296

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atteindre le pied des fortifications, pour se trouver, là encore, en face de nouveaux obstacles, trois fossés profonds et pleins d’eau ceignant le front des cavaliers.

Les hommes étaient épuisés, n’ayant plus que des armes mises hors d’état de service par la boue qui les remplissait ; la plupart privés de ces mêmes armes qu’ils avaient dû sacrifier à leur propre salut dans la vase ou ils s’étaient jetés et écrasés par une grêle incessante de projectiles de toutes sortes, mitraille, balles, flèches pleuvant sur eux du haut des ouvrages qu’ils s’étaient trouvés sans force pour escalader. Au nombre de ces hommes se trouvaient le Commandant, trois officiers et quatre hommes du Duchayla parvenus des premiers au pied des murailles.

Aussi, après trois heures d’efforts inutiles, quand il fut bien reconnu que la lutte était impossible et que vouloir la prolonger serait un acte de folie presque coupable, chacun regagna comme il put les embarcations, escorté par la mitraille des Mogols. Les pertes avaient été grandes ; un seul bataillon, entre autres, de 400 hommes, du corps des Marines, en laissa 112 derrière lui, tués ou noyés dans la vase, et eut presque tous ses officiers atteints.

Dès lors, le désastre était consommé, irréparable : l’Amiral le comprit avec douleur, et ordre fut donné