Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sait jamais faire hésiter ; en somme, c’est pour les hôtes du Rémy une addition qui s’annonce agréable.

Depuis deux heures nous avons quitté les quais vaseux de Shang-haï. Notre corvette a pris un pilote américain pour la sortie du Yang-tzé-Kiang, dont le Whampoo n’est qu’un affluent ; avant la nuit, nous serons dans la grande mer. Nous filons six nœuds, le cap sur l’Est ; le temps est superbe, et le baromètre plus rassurant que les pessimistes de la colonie anglaise, qui, dans cette saison, ne rêvent que typhons ; ils nous en ont promis au moins un avant notre rentrée en Chine ; s’ils ont dit vrai, ce sera pour le Laplace une bonne occasion de faire ses preuves, lui qui passe pour des plus vaillants dans le gros temps.


7 septembre.

Nous sommes en pleine mer, sans autre horizon qu’un ciel bleu et transparent ; pas le moindre nuage ; le baromètre reste haut. Journée sans intérêt. Chacun de nous rêve et songe à part ; nos matelots conservent seuls leur imperturbable gaieté,