sait jamais faire hésiter ; en somme, c’est pour les hôtes du Rémy une addition qui s’annonce agréable.
Depuis deux heures nous avons quitté les quais vaseux de Shang-haï. Notre corvette a pris un pilote américain pour la sortie du Yang-tzé-Kiang, dont le Whampoo n’est qu’un affluent ; avant la nuit, nous serons dans la grande mer. Nous filons six nœuds, le cap sur l’Est ; le temps est superbe, et le baromètre plus rassurant que les pessimistes de la colonie anglaise, qui, dans cette saison, ne rêvent que typhons ; ils nous en ont promis au moins un avant notre rentrée en Chine ; s’ils ont dit vrai, ce sera pour le Laplace une bonne occasion de faire ses preuves, lui qui passe pour des plus vaillants dans le gros temps.
Nous sommes en pleine mer, sans autre horizon qu’un ciel bleu et transparent ; pas le moindre nuage ; le baromètre reste haut. Journée sans intérêt. Chacun de nous rêve et songe à part ; nos matelots conservent seuls leur imperturbable gaieté,