Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on pourrait dire leur insouciance : qu’ils sont heureux !


8 septembre,

Le temps s’est maintenu au beau ; toujours le cap sur l’Est. À six heures du matin, nous avons reconnu, derrière un léger rideau de brume, les deux premières îles de l’archipel japonais : au Nord-Est la Roche-Poncier, au Sud-Ouest Ingersoll, soulèvements volcaniques sans habitants comme sans végétation, aux contours noirs et dentelés. Nous entrons dans le détroit de Van-Diemen, et, ce soir, nous serons dans le Pacifique. À deux heures, la partie de la terre ferme du Japon, ou se trouve Nagha-saki, s’est vaguement dessinée à l’Est ; à notre droite commence à s’ouvrir l’archipel Cécile, et déjà il me semble que le vent nous apporte des senteurs étranges de ce Nipon mystérieux, que nous ne faisons que deviner encore. Toute la nuit, par prudence, nous naviguerons lentement et sans serrer les côtes.