Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/57

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Le gouverneur, ne s’adressant personnellement qu’au baron Gros, après nous avoir fait à tous une inclination de tête qui ne manquait pas d’élégance, a commencé l’entretien par toutes ces banalités creuses sur la santé, sur le voyage, sur l’état du ciel, auxquelles ne nous ont que trop habitués les fils du Céleste-Empire, toujours au plus grand détriment de la marche des affaires. Les formules polies une fois épuisées de part et d’autre, et le baron Gros s’étant informé de la santé de l’Empereur du Japon, le Gouverneur, qui, en japonais, porte le titre de Bougno, a répondu que son souverain se portait à merveille ; puis, notre ambassadeur a cru devoir résumer ainsi sa situation :

« Il vient tout pacifiquement, au nom de la France, conclure avec le Japon un traité de paix, d’amitié et de commerce, tels que ceux déjà signés avec les États-Unis, la Russie et l’Angleterre ; s’il a amené avec lui moins de bâtiments que les représentants des autres puissances dont la France est au moins l’égale, c’est qu’après la prise des forts du Peï-ho et le traité avec la Chine qui en a été la conséquence, la flotte française est allée en Cochinchine en châtier les habitants, qui s’étaient rendus coupables du meurtre de plusieurs de nos prêtres ; qu’enfin, il compte se reposer quelques jours à Simoda, et qu’ensuite il se rendra