Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/60

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si calme au début de l’entrevue, riait aux éclats, et, au dire de notre interprète, échangeait avec ses officiers des lazzi de bas étage, peu en harmonie avec son caractère officiel. Avant de quitter le bâtiment, et sachant que le commandant lui rendrait les honneurs dus aux Excellences, il a insisté pour assister, du pont même, au salut qui lui était destiné, une fois qu’il aurait été au large dans son embarcation ; il a également désiré faire jouer lui-même la batterie d’un des canons chargés ; a tenu ensuite à descendre dans la machine, et ce qui m’a frappé, bien que tous nous fussions déjà prévenus que, depuis des années, la nature intelligente et inquisitive des Japonais n’a cessé de s’aiguiser et de s’instruire au contact des Hollandais, des Américains et des Russes, que par conséquent nous devons nous attendre à les trouver au courant de nombre de nos perfectionnements, c’est que le gouverneur et ses officiers nous ont paru connaître les plus petits détails techniques d’un navire de guerre : ce qui m’amène à penser qu’il faudra jouer serré avec de pareilles gens. Tous sont partis, en apparence enchantés de l’accueil que leur a fait l’Ambassadeur.

La nuit est limpide ; par la fenêtre ouverte de ma cabine, pendant que j’écris mes notes de la journée, m’arrivent des brises de terre tout