Page:Chassiron notes japon chine inde.djvu/75

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courante d’une limpidité parfaite, qui, après être descendu des montagnes qui ceignent la vallée en amphithéâtre, va se jeter dans la baie près des dernières maisons de la ville. Les Hollandais, ces grands maîtres en matière d’irrigation, qui, seuls, jusqu’à présent, ont été à même d’étudier d’un peu près certaines régions intérieures du Japon, attribuent, avec raison, sa fertilité aux innombrables cours d’eau qui le sillonnent sur toute sa surface. Dans la vallée de Simoda, j’ai retrouvé la betterave d’Europe, mais beaucoup plus petite et moins sucrée. J’y ai retrouvé également le chou, comme forme et même comme goût, m’a affirmé mon guide ; tandis que celui que produit la Chine en diffère complétement sous ce double rapport.

À l’extrémité de la vallée, qui peut avoir un mille de profondeur, nous nous sommes engagés dans la montagne, et, par une pente si roide que nous étions forcés de nous coucher sur le col de nos montures, nous sommes arrivés à un plateau couvert de pins, de mélèzes et de chênes-liéges, d’où la vue s’étend sur une plaine d’un plantureux surprenant ; on se croirait dans la contrée la plus fertile et la mieux cultivée de notre Europe.

Cette montagne, que nous avons littéralement escaladée, et notre ascension a duré trois quarts d’heure, est curieuse dans ses détails. Pour arriver