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20 septembre.

À midi, un personnage s’annonçant comme premier gouverneur de la ville (premier Bougno) s’est présenté à bord de notre corvette. Il était accompagné de seize officiers, dont huit, inférieurs en grade, portaient derrière leurs supérieurs le plus long des deux sabres qui d’habitude ne quittent jamais leur ceinture. Quand, nous dit l’abbé Mermet, les hauts fonctionnaires reçoivent chez eux une visite ou la rendent, un de leurs officiers est constamment debout derrière eux, tenant ce même sabre long perpendiculairement, la garde à la hauteur du menton ; aussi s’appellent-ils porte-sabres, rapprochement nouveau avec les habitudes de notre ancienne Féodalité. Selon toutes probabilités, nous avons affaire cette fois à de véritables hauts fonctionnaires.

Après l’échange des compliments d’usage, la conversation s’est engagée, de la part du gouverneur, sur le laps de temps que l’Envoyé de France comptait séjourner à Yeddo, ou plutôt, s’est-il repris aussitôt, à Sina-gaoua, lieu déjà proposé à lord Elgin ; la capitale même pouvant présenter