Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 3.djvu/578

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Nous pressoit sur son cœur joyeux,
Ma chère ?
Et nous baisions ses blancs cheveux
Tous deux.

Ma sœur, te souvient-il encore
Du château que baignoit la Dore ;
Et de cette tant vieille tour
Du Maure,
Où l’airain sonnoit le retour
Du jour ?

Te souvient-il du lac tranquille
Qu’effleuroit l’hirondelle agile,
Du vent qui courboit le roseau
Mobile,
Et du soleil couchant sur l’eau,
Si beau ?

Oh ! qui me rendra mon Hélène,
Et ma montagne et le grand chêne ?
Leur souvenir fait tous les jours
Ma peine :
Mon pays sera mes amours
Toujours !



VII.

BALLADE DE L’ABENCERAGE.


Le roi don Juan
Un jour chevauchant
Vit sur la montagne
Grenade d’Espagne ;
Il lui dit soudain :
Cité mignonne,
Mon cœur te donne
Avec ma main.

Je t’épouserai,
Puis apporterai