Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/512

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dit Spanheim sur le 53e vers de l’hymne de Callimaque, sur les bains de Pallas, p. 668 et suiv., t. II, édition d’Ernesti.

Ligne 3, DIOK. H. IANON. Le L et le T sont détruits ; mais on reconnaît tout de suite le nom de Dioclétien, DIOKLHTIANON.

Ibid., ligne 3, TON … TON. Je crois qu’il faut suppléer cebacton, c’est-à-dire Auguste, ton sebaston. Tout le monde sait que Dioclétien prend les deux titres d’eusebhx et de sebastox, pius augustus, sur plusieurs médailles, et celui de sebastox, Auguste, sur presque toutes, notamment sur celles d’Alexandrie, et le place immédiatement après son nom. Voyez M. Zoëga, p. 335 et suiv. de ses Nummi Aegyptii imperatorii, Romae, 1787, in-4 o.

Quatrième et dernière ligne, PO. C’est l’abréviation si connue de Pobliox, Publius. Voyez Corsini, p. 55, col. 1, De notis Graecorum, Florentioe, 1749, in-folio ; Gennaro Sisti, p. 51 de son Indirizzo per la lettura greca dalle sue oscurita rischiarata, in Napoli, 1758, in-8 o, etc. Les Romains rendaient le même nom de Publius par ces deux lettres PV. Voyez p. 328 d’un ouvrage fort utile, et totalement inconnu en France, intitulé : Notae et siglae quae in nummis et lapidibus apud Romanos obtinebant, explicatae, par mon savant et vertueux ami feu M. Jean-Dominique Coletti, ex-jésuite vénitien, dont je regretterai sans cesse la perte. Ses estimables frères, les doctes MM. Coletti, les Alde de nos jours, ont donné cet ouvrage classique à Venise, 1785, in-4 o.

Peut-être la lettre initiale du nom suivant, entièrement effacé, de ce préfet d’Égypte, était-elle un M, qu’on aura pu joindre mal à propos dans cette occasion aux lettres précédentes PO. Alors on aura pu croire que POM était une abréviation de POMPHIOC, Pompée, dont le nom est quelquefois indiqué par ces trois lettres, comme dans une inscription de Sparte, rapportée N o 248, p. XXXVIII des Inscriptiones et Epigrammata graeca et latina, reperta a Cyriaco Anconitano, recueil publié à Rome, in-fol., en 1654, par Charles Moroni, bibliothécaire du cardinal Albani. Voyez aussi Maffei, p. 66 de ses Sigloe Groecorum lapidarioe, Veronoe, 1746, in-8 o ; Gennaro Sisti, l. c., p. 51, etc. Cette erreur en aurait engendré une autre et aurait donné lieu à la dénomination vulgaire et fausse de colonne de Pompée. Les seules lettres PO suffisaient pour accréditer cette opinion dans les siècles d’ignorance.

Quoi qu’il en soit de cette conjecture, les historiens qui ont parlé du règne de Dioclétien ne m’apprennent pas le nom totalement détruit de ce préfet d’Égypte, et me laissent dans l’impossibilité de suppléer cette petite lacune, peu importante et la seule qui reste maintenant dans cette inscription. Serait-ce Pomponius Januarius, qui fut consul en 288, avec Maximien ?

Je soupçonne, au reste, que ce gouverneur a pris une ancienne colonne, monument d’un âge où les arts fleurissaient, et l’a choisie pour y placer le nom de Dioclétien et lui faire sa cour aux dépens de l’antiquité.

A la fin de cette inscription, il faut nécessairement sous-entendre, suivant l’usage constant, aneqhxen, anesthsen, ou timhsen, ou afierwsen, ou quelque autre verbe semblable, qui désigne que ce préfet a érigé, a consacré ce monument à la gloire de Dioclétien. L’on ferait un volume presque aussi gros que le