Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/137

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AV. J.-C. 594— 584.r=OL. 46—49. 67

nu mes comment ils y sont parvenus. Les aris- tocrates d'Athènes ne furent pas plus heureux dans le choix et le génie de leurs chefs , que les aristocrates de France.

Il semble qu'il y ait des hommes , qui renais- sent à des siècles d'intervalles pour jouer , chez différents peuples et sous différents noms , les mêmes rôles , dans les mêmes circonstances : Mégaclès et Tallien en offrent un exemple ex- traordinaire. Tous deux redevables à un mariage opulent de la considération attachée à la for- tune 1 ; tous deux placés à la tête du parti mo- déré 2 , dans leurs nations respectives , ils se font tous deux remarquer par la versatilité de leurs principes et la ressemblance de leurs destinées. Flottant , ainsi que le révolutionnaire françois , au gré d'une humeur capricieuse, l'Athénien fut d'abord subjugué par le génie de Pisistrate 3 , parvint ensuite à renverser le tyran 4 , s'en repen- tit bientôt après ; rappela les Montagnards 5 , se brouilla de nouveau avec eux ; fut chassé d'Athè- nes , reparut encore 6 , et finit par s'éclipser tout

1 Herod., lib. vi, cap. 125—131.

Tous les papiers publiés sur les affaires de France. Mégaclès étoit riche, mais sa fortune fut considérablement augmentée par son mariage avec la fille de Clisthène , tyran de Sicyone.

2 Plut. , in Solon. ; Pap. publ., etc.

3 Plut. , in Solon, pag. 96. — 4 Herod., lib. i , cap. 64. s Id. , ib. — fi Id.,ibid.

5.

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