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ÀV. J.-C. 509. = OL. 67. 191

« haines, Jes secoue par intervalles avec violence, comme ces Titans de la fable, qui, bien quense- velis dans les abîmes de l'Etna, se retournent encore quelquefois sous la masse énorme , et ébranlent les fondements de la terre.

Auprès de ce premier obstacle s'en élevoit un second, d'autant plus insurmontable à l'es- prit de liberté , qu'il tient à un ressort puissant tle notre àme : la superstition. Les prêtres avoient trop d'intérêt à dérober la vérité au peuple 1 , pour ne pas opposer toutes les ressources de leur art à l'influence d'une révolution qui eût démasqué leur artifice. L'homme n'a qu'un mal réel : la crainte de la mort. Délivrez-le de cette crainte , et vous le rendez libre. Aussi , toutes les religions d'esclaves sont-elles calculées pour augmenter cette frayeur. La caste sacer- dotale égyptienne avoit eu soin de s'entourer de mystères redoutables , et de jeter la terreur dans les esprits crédules de la multitude , par les images les plus monstrueuses 2 . C'est ainsi, en- core , qu'ils appuy oient le trône de toute la force de leur magie , afin de gouverner et le prince , dont ils commandoient le respect au peuple , et le peuple , quils faisoient obéir au prince. Si

1 Outre la grande influence qu'ils avoient dans le gouverne- ment . leurs terres étoient exemptes d'impôts.

2 Jiiblonsk. , Pantli. ^Egypt.

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