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206 REVOLUTIONS ANCIENNES.

l'injustice des Romains qui, sans respecter la foi des traités, s'étoient emparés de ]a Sardaigne 1 . Ainsi la Hollande a amené de nos jours la rup- ture entre la France et l'Angleterre.

Durant le cours des hostilités, la minorité ne cessa de combattre les résolutions adoptées : tantôt elle s'efforçoit de diminuer les victoires d'Annibal, tantôt d'exagérer ses revers. Elle je- toit mille entraves dans la marche du gouver- nement ; et, sans le génie du général cartha- ginois, son armée, faute de secours, périssoit totalement en Italie 2 . Vers la fin delà guerre, les partis changèrent d'opinions. Annibal, bien que de la majorité,, a près la bataille de Zama, parla avec chaleur en faveur de la paix 3 . Un seul sénateur eut le courage de s'y opposer : Gisgon représenta que ses concitoyens dévoient plutôt périr généreusement les armes à la main,

1 Liv. , lib. xxi ; Polyb,, lib. m, pag. 162.

2 Liv., lib. xxm, n. 11, 14, 23.

Lorsqu'au récit de la bataille de Cannes , un membre de la faction Barcine demandoit à Hannon s'il étoit encore mécontent de la guerre ? celui-ci répondit : « qu'il étoit toujours dans les mêmes sentiments , et que ( supposé que ces victoires fussent vraies ), il ne s'en réjouissoit, qu'autant qu'elles mèneroient à une paix avantageuse. » Ne croit-on pas entendre parler un membre de l'Opposition ? .n'est-il pas étonnant qu'on doutât à Cartilage , comme en Angleterre , des succès même des armées ? Ou plutôt cela n'est pas étonnant.

3 Polyb., lib. xv.

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