Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/293

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AV. J.-C. 509. = 0L. 67. 223

Flandre, et s'apprêta nt à tourner sur lui-même des mains forcenées ? On pourroit soupçonner qu'il existe des époqi#s inconnues , mais régu- lières, auxquelles la facedii monde se renouvelle. Nous avons le malheur d'être nés au moment dune de ces grandes révolutions : quel qu'en soit le résultat , heureux ou malheureux pour les hommes à naître , la génération présente est per- due : ainsi le fuient celles du cinquième et du sixième siècle , lorsque tous les peuples de l'Eu- rope, comme des fleuves, sortirent soudainement de leur cours. Qui seroit assez absurde pour exi- ger que M. Pitt pût vaincre, par des mesures ordinaires , la fatalité des événements? Il y a des circonstances où les talents sont entièrement inutiles: qu'on me donne le plus grand ministre, un Ximenès , un Richelieu , un J. de Witt, un Ghatham , un Kaunitz , et vous le verrez se rape- 1 isser , et pour ainsi dire disparoître sous la pon- dération des choses et des temps actuels. 11 ne s'agit plus des cabales obscures ou coupables de quelques cabinets intrigants, d'un champ dis- puté dans les déserts de l'Amérique : ce sont maintenant les masses irrésistibles des nations, qui se heurtent et se choquent au gré du sort. Guerres au dehors , factions au dedans , mésin- telligence de toutes parts ; des ennemis dont les opinions ne font pas moins de ravages que

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