Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/303

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petites, les autres plus grandes. Les équipage* avant fait de l'eau , nous serrâmes le rivage prudaul quatre jours, et le cinquième nous louvoyâmes dans un grand golfe que nos interprètes appeloient ffesperum Ceras (la Corne du Soir). Nous nous trouvâmes par le gisement d'une île d'une latitude considérable. Un lac salin , dans lequel se formoit un îlot , occupoit l'intérieur de cette grande île. Noue mouillâmes par le travers de la terre et nous ii a perçûmes qu'une forêt. Mais pendant la nuit nous voyions des feux , et nous entendions le son des fifres , le bruit des timbales , et les clameurs d'un peuple innombrable.

Saisis de frayeur , et recevant de nos devins Tordre d'abandonner cette île , nous appareillâmes sur-le-champ, et côtoyâmes la terre de feu de Thymia- terium, dont les torrents enflammés se déchargent dans la mer. Le solétoit si brûlant, qu'on ne pouvoit v arrêter le pied. Nous tournâmes promptement le cap au large, et dans quatre jours nous fûmes portés de nuit à la hauteur d'un pays couvert de flammes , du milieu desquelles s'élevoit un cône de feu , qui sembloit se perdre dans les nues. Au jour nous reconnûmes que c'étoit une haute montagne^ nom- mée Theon Ochema.

Ayant doublé les régions ignées , nous ouvrîmes , trois jours après , le golfe Notu Ceras ( la Corne de l'Orient ) au fond duquel gisoit 1 une île , avec

1 On croit que cette île , le terme de la navigation d'Hannon , «•si Sainte-Anne.

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