Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/33

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PREFACE. xiij

i écrire; et si le ciel touché de nos vœux > pennettoit notre réunion, tu trouverois » au milieu de nous tout le bonheur qu'on » peut goûter sur la terre; tu nous donnerais » ce bonheur, car il n'en est point pour nous » tandis que tu nous manques, et que nous » avons lieu d'être inquiètes de ton sort. »

Voilà la lettre qui me ramena à la foi par la piété filiale.

Tout alla bien pendant quelques années : mon second ouvrage avoit réussi au delà de mes espérances. N'ayant jamais manqué de sincérité, n'ayant jamais parlé que d'après ma conscience, n'ayant, jamais raconté de moi que des choses vraies, je me croyois en sûreté par les aveux mêmes de la préface du Génie du Christianisme $ et Y Essai étoit éga- lement oublié de moi et du public.

Mais Buonaparte , qui s'étoit brouillé avec la cour de Rome , ne favorisoit plus les idées religieuses : le Génie du Christianisme avoit fait trop de bruit , et commençoit à l'impor- tuner. L'affaire de l'Institut survint ; une querelle littéraire s'alluma, et l'on déterra Y Essai. La police de ce temps-là fut charmée de la découverte; et, comme elle n'étoit pas arrivée à la perfection de la police de ce temps-ci , comme elle se piquoit sottement

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