Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/365

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��AV. J-C. 509. =OL. 67. 295

étoient vertueux , ils ignoroient les lettres et les irts. Lorsqu'ils commencèrent à perdre leurs mœurs, les Haller, les Tissot , les Gessner , les Lavater parurent 1 .

��1 J'ai connu deux Suisses très-originaux. L'un ne f ai soit que de sortir de ses montagnes , et nie racontent que dans son enfance il étoit commun qu'une jeune fille et un jeune homme destinés l'un à l'autre couchassent ensemble avant le mariage dans le même lit, sans que la chasteté des mœurs en reçût la moindre atteinte ; mais que , dans les derniers temps , on avoit été obligé , pour plusieurs raisons , de réformer cet usage. L'autre Suisse étoit un excellent horloger, depuis long-temps à Paris, et qui s'étoit rempli la tête de tous les sophismes dHelvétius , sur la vertu et le vice. Le mode d'éducation que cet homme avoit em- pour sa fille , prouve à quel point on peut se laisser éga- rer par l'esprit de système. Il avoit suivi Lycurgue. Je voudrois bien en rapporter quelques traits , mais cela ne seroit pos- sible qu'en les mettant en latin , et alors trop de lecteurs les perdroient. Il prétendoit, par sa méthode , avoir donné des sens de marbre à son enfant , et que la vue d'un homme ne lui in- spiroit pas le moindre désir. Je ne sais à quel point ceci étoit 1 i.ii: et je ne sais encore jusqu'à quel point un pareil avantage, eu le supposant obtenu , eût été recommandable. J'ai vu sa fille , elle étoit jeune et jolie.

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