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302 REVOLUTIONS ANCIENNES.

Un de leurs usages mérite cependant detre rap- porté : à la naissance d'un enfant, les parents s'assembloient et versoient abondamment des larmes 1 . Cet usage est aussi philosophique qu'il est touchant.

Au reste, c'est à la Thrace que la Grèce doit le plus ancien, et peut-être le meilleur de ses poètes 2 . Ce que la fable ingénieuse a raconté de la douceur des chants d'Orphée 3 , est connu de tous les lecteurs. Sans doute la magie des pro- diges attribués à sa muse, consistoit en une vraie peinture de la nature. Ce poète vivoit dans un siècle à demi sauvage 4 , au milieu des premiers défrichements des terres. Les regards étoientsans cesse frappés du grand spectacle des déserts , où quelques arbres abattus, un bout de sillon mal formé à la lisière d'un bois, annonçoient les premiers efforts de l'industrie humaine. Ce mé- lange de l'antique nature et de l'agriculture nais- sante, d'un champ de blé nouveau au milieu dune vieille forêt, d'une cabane couverte de chaume auprès de la hutte native d'écorce de

1 Herod. , lib. v.

2 Diodor. Sic, lib. iv, cap. 25; Pline, Mist. nat. . lib. xxv , cap. 2.

3 Hor., Carm., lib. i , Od. 12; Virg., Georg., lib. iv.

4 Diodor. , ib.

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