Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/52

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xxxij PREFACE.

que je suis un sceptique décidé, un disciple de Zenon et d'Épicure j par l'autre, on me feroit connoître comme un chrétien bigot, un esprit superstitieux, un ennemi de la raison et des lumières. On trouve dans cette rêverie de jeune homme une profonde véné- ration pour Jésus-Christ et pour l'Évangile , l'éloge des évêques , des curés , et des décla- mations contre la cour de Rome et contre les moines ; on y rencontre des passages qui sembleroient favoriser toutes les extrava- gances de l'esprit humain , le suicide , le matérialisme , l'anarchie ; et , tout auprès de ces passages , on lit des chapitres entiers sur l'existence de Dieu , la beauté de l'ordre , l'ex- cellence des principes monarchiques. C'est le combat d'Oromaze et d'Arimane : les larmes maternelles et l'autorité de la raison crois- sante , ont décidé la victoire en faveur du bon génie.

La position de ceux qui m'attaquoient sous l'Empire étoit extrêmement fausse : que me' reprochoient-ils ? des principes qui étoient les leurs I Ils ne s'apercevoient pas qu'ils fai- soient mon éloge, en essayant de me calom- nier; car s'il étoit vrai que X Essai renfermât les opinions dont on prétendoit me faire un crime, que prouvoient- elles ces opinions?

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