Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/77

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NOTICE. 7

l'eusse supprimé ; je le crois utile, je le publie. Renonçant à tous les partis, je ne me suis attaché qu'à celui de la vérité : lai-je trouvée ? je n'ai pas l'orgueil de le prétendre. Tout ce que j'ai pu faire a été de marcher en tremblant , de me tenir sans cesse en garde contre moi-même , de ne ja- mais énoncer une opinion , sans avoir auparavant descendu dans mon propre sein , pour y découvrir le sentiment qui me l'avoit dictée. J'ai tâché d'op- poser philosophie à philosophie , raison à raison , principe à principe : ou plutôt je n'ai rien fait de tout cela, j'ai seulement exposé les doutes d'un honnête homme.

N'ayant aucune cabale pour moi , aucune coterie qui me porte , aucun moyen d'argent ou d'intrigues pour faire circuler ou prôner mon livre , je dois m'attendre à rencontrer tous les obstacles des pré- jugés et des opinions. Je ne mendie d'éloges , ni ne cours après des lecteurs. Si l'ouvrage vaut quelque chose , il sera connu assez tôt : s'il est mauvais , il restera dans l'oubli avec tank d'autres.

Une circonstance particulière m'oblige de tou- cher ici un article dont autrement il m'auroit peu convenu de parler. Quelques étrangers ayant , sur le prospectus, jugé trop favorablement de l'Essai historique , m'ont fait l'honneur de me le deman- der à traduire. L'homme de lettres allemand qui veut bien embellir mon ouvrage de son style , ne m'a rien objecté particulièrement ; mais la dame angloise qui traduit Y Essai historique, m'a criti-

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