Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/83

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INTRODUCTION. 13

eonnoître, s'est arraché aux jouissances de la fortune pour aller au delà des mers contempler le plus grand spectacle qui puisse s'offrir à l'œil du philosophe , méditer sur l'homme libre de la nature et sur l'homme libre de la société, placés l'un près de l'autre sur le même sol; enfin, si celui qui, dans la pratique journalière de l'adver- sité, a appris de bonne heure à évaluer les préju- gés de la vie; si un tel homme, dis~je, mérite

Christianisme , soit dans quelques autres écrits. Je me tiens pour honoré de cette constance dans mes opinions politiques, qui ne s'est démentie , ni dans l'exil sous l'im- patience du malheur, ni pendant le règne de Buona- parte sous la menace de la force, ni à l'époque de la restauration sous l'influence de la prospérité. Quand on ne retrouveroit dans YEssai que ce sentiment d'indépendance, il effaceroit à des yeux non préve- nus beaucoup d'erreurs. Une main trop jeune , qui navoit encore été serrée par aucune main amie, n'a-t- elle pas pu s'égarer un peu en traçant une première ébauche ?

Ainsi ceux qui ont pu croire, par la vive expression de mon horreur pour les crimes révolutionnaires, que j'étois un ennemi des libertés publiques , et ceux qui ont pensé, d'après mon amour pour ces libertés, que j'approu- vois les doctrines révolutionnaires, se sont également trompés. Ils vont relire de suite mes ouvrages : pour peu qu'ils veuillent faire la part de l'âge , des temps et des circonstances , je ne crains pas de m'en rapporter à leur bonne foi. Nouv. Ed.

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