Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/99

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AV. J.-C. 1492. 29

jadis parlée d'un grand peuple, dont le nom même a disparu de la terre; il est certain que le premier coup d'œil qu'on jette sur l'histoire des hommes, suiliroit pour nous convaincre que notre courte chronologie en remplit à peine la dernière feuille, si les monuments de la nature ne démontroient cette vérité au delà de toute contradiction 1 .

écrits dans cet idiome. La puissance et la philosophie des Anglois aux Indes , ont fait à la république des lettres ce présent inesti- mable. ( Voyez les auteurs cités ci-dessus à la note 3. ) 1 Buffon , Th. de la Terre.

J'avois recueilli moi-même un grand nombre d'observations botaniques et minéralogiques sur l'antiquité de la terre. J'ai compté sur des montagnes d'une hauteur médiocre , qui courent il u sud-est au nord-ouest , par le 42 e . degré de latitude septen- trionale en Amérique ,^isqu'à treize générations de chênes , évi- demment successives sur le même sol. On m'a montré en Alle- magne une pierre calcaire seconde , formée des débris d'une pierre calcaire première : ce qui nous jette dans une immensité de siècles. M. M. , célébré minéralogiste de Paris, m'avoit assuré avoir trouvé auparavant cette même pierre dans les environs de Montmartre. A Gracioza, l'une des Açores, j'ai ramassé des laves si antiques , qu'elles étoicnt revêtues d'une croûte de mousse pé- trifiée de plus d'un demi-pouce d'épaisseur. Enfin , à l'île Sainte Pierre , sur la cote désolée qui regarde l'île de Terre-Neuve , dont elle est séparée par une mer bruyante et dangereuse , tou- jours couverte d'épais brouillards , j'ai examiné un rocher formé de couches alternatives de lichen rouge qui avoit acquis la dureté du granit. Le manuscrit de ces voyages , dont on trouvera quel- q u. - extraits dans l'ouvrage que je donne ici au public , a péri , i\ eç le reste de ma fortune , dans Li révolution *.

' Oui, le manuscrit tout-à-fait nrimitifde ces voya- ges, niais non pas le manuscrit des Natchez, écrit à Londres, dans lequel une grande partie du manuscrit primitif est conservée. Nouv. Ed.

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