Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t1.djvu/87

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

vicaire de l’évêque de Saint-Malo. A été parrain Jean-Baptiste de Chateaubriand, son frère, et marraine Françoise-Gertrude de Contades, qui signent et le père. Ainsi signé au registre : Contades de Plouër, Jean-Baptiste de Chateaubriand, Brignon de Chateaubriand, de Chateaubriand et Nouail, vicaire général[1] »

On voit que je m’étais trompé dans mes ouvrages : je me fais naître le 4 octobre[2] et non le 4 septembre ; mes prénoms sont : François-René, et non pas François-Auguste[3].

La maison qu’habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs[4] : cette maison est aujourd’hui trans-

  1. Vingt jours avant moi, le 15 août 1768, naissait dans une autre île, à l’autre extrémité de la France, l’homme qui a mis fin à l’ancienne société, Bonaparte. Ch.
  2. On lit, dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, tome I, p. 295 : « Tandis que j’attendais l’instant du départ, les religieux se mirent à chanter dans l’église du monastère. Je demandai la cause de ces chants et j’appris que l’on célébrait la fête du patron de l’ordre. Je me souvins alors que nous étions au 4 octobre, jour de la Saint-François, jour de ma naissance et de ma fête. Je courus au chœur et j’offris des vœux pour le repos de celle qui m’avait autrefois donné la vie à pareil jour. »
  3. « Je fus nommé François du jour où j’étais né, et René à cause de mon père. » Manuscrit de 1826. — Atala, le Génie du Christianisme, les Martyrs et l’Itinéraire sont signés : François-Auguste de Chateaubriand. En supprimant ainsi, en tête de ses premiers ouvrages, l’appellation de René, Chateaubriand voulait éviter les fausses interprétations de ceux qui auraient été tentés de le reconnaître dans l’immortel épisode de ses œuvres qui ne porte d’autre titre que ce nom.
  4. En 1768, les parents de Chateaubriand habitaient rue des Juifs (aujourd’hui rue de Chateaubriand), une maison appartenant à M. Magon de Boisgarein. On la distinguait alors sous le nom d’Hôtel de la Gicquelais, nom du père de M. Magon.