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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

ragé, parla du projet de s’arrêter à Smolensk. » Aux ambulances on commençait déjà à manquer de tout. Le général Gourgaud[1] raconte que le général Lariboisière[2] fut obligé de délivrer l’étoupe de ses canons pour panser les blessés. Mais Bonaparte était entraîné ; il se délectait à contempler aux deux bouts de l’Eu-

    Jean-François, baron Fain (1778-1837) fut successivement attaché au secrétariat du Comité de Salut public, du Directoire et du Consulat. Il devint, en 1806, secrétaire-archiviste et, en 1809, secrétaire au cabinet de l’empereur. Il le suivit dès lors dans toutes ses campagnes et ne le quitta qu’après l’abdication de Fontainebleau. Il reprit son poste auprès de Napoléon le 20 mars 1815. Après la révolution de 1830, il fut nommé premier secrétaire du cabinet du roi Louis-Philippe. — Outre le Manuscrit de 1812, le baron Fain a publié le Manuscrit de l’an III, le Manuscrit de 1813 et le Manuscrit de 1814.

  1. Gaspard, baron Gourgaud (1783-1852). Officier d’ordonnance de l’empereur pendant la guerre de Russie, il fut blessé à Smolensk, et, entré le premier au Kremlin, y découvrit une mine de 400 000 livres de poudre qui devait faire sauter la citadelle. Ce service lui valut le titre de baron de l’Empire. En 1814, à Brienne, il sauva la vie à l’empereur en tuant un cosaque dont la lance allait le frapper. À la première Restauration, il entra dans les gardes du corps du roi, mais, aux Cent-Jours, il reprit ses fonctions auprès de Napoléon, qui le nomma général de brigade et son premier aide de camp. Il accompagna l’empereur déchu à Sainte-Hélène, où il resta jusqu’en 1818. Il a publié, en 1822-1823, avec le comte de Montholon, les huit volumes des Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon, et, en 1825, Napoléon et la Grande-Armée en Russie, ou Examen critique de l’ouvrage de M. le comte Philippe de Ségur. Aide de camp de Louis-Philippe (1832), lieutenant général (1835), pair de France (1841), il fut élu, le 13 mai 1849, représentant des Deux-Sèvres à l’Assemblée législative et soutint la politique personnelle du prince-président.
  2. Jean-Ambroise Baston, comte de Lariboisière (1759-1814), lieutenant d’artillerie en 1781, général de brigade en l’an XI, général de division en 1807, comte de l’Empire en 1808, commandant l’artillerie de la garde impériale, premier inspecteur de l’artillerie en 1811.