Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t4.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
348
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

jesté ; et si elle daigne me charger d’une réponse, je ne mettrai pas moins d’empressement à vous la faire parvenir.

« Recevez, monsieur le vicomte, mes compliments les plus sincères.

« Blacas d’Aulps. »

« Ce 27 avril 1827, à 1 heure après midi.

au roi.
« Sire,

« Permettez à un sujet fidèle, que les moments d’agitation retrouveront toujours au pied du trône, de confier à Votre Majesté quelques réflexions qu’il croit utiles à la gloire de la couronne comme au bonheur et à la sûreté du roi.

« Sire, il n’est que trop vrai, il y a péril dans l’État, mais il est également certain que ce péril n’est rien si on ne contrarie pas les principes mêmes du gouvernement.

« Un grand secret, Sire, a été révélé : vos ministres ont eu le malheur d’apprendre à la France que ce peuple que l’on disait ne plus exister était tout vivant encore. Paris, pendant deux fois vingt-quatre heures, a échappé à l’autorité. Les mêmes scènes se répètent dans toute la France : les factions n’oublieront pas cet essai.

« Mais les rassemblements populaires, si dangereux dans les monarchies absolues, parce qu’elles sont en présence du souverain même, sont peu de chose dans la monarchie représentative, parce qu’elles ne sont en contact qu’avec des ministres ou des lois. Entre le monarque et les sujets se trouve