Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t4.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
370
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

mortelles ; il compte pour rien les races et leurs douleurs dans les œuvres qu’il accomplit.

Il résulte de ce qu’on vient de lire, que si l’on avait fait ce que j’avais conseillé ; que si d’étroites envies n’avaient préféré leur satisfaction à l’intérêt de la France ; que si le pouvoir avait mieux apprécié les capacités relatives, que si les cabinets étrangers avaient jugé, comme Alexandre, que le salut de la monarchie française était dans des institutions libérales ; que si ces cabinets n’avaient point entretenu l’autorité rétablie dans la défiance du principe de la charte, la légitimité occuperait encore le trône. Ah ! ce qui est passé est passé ! on a beau retourner en arrière, se remettre à la place que l’on a quittée, on ne retrouve rien de ce qu’on y avait laissé : hommes, idées, circonstances, tout s’est évanoui.