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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

Je n’avais garde de perdre l’avantage que me donnait ici sur elle la révolution de Juillet. En distinguant entre les personnes, on créerait des ilotes parmi les infortunés, lesquels, pour certaines opinions politiques, ne pourraient jamais être secourus. Je me hâtai d’envoyer cent francs à ces messieurs, avec ce billet :

« Paris, ce 22 avril 1832.
« Messieurs,

« Je vous remercie infiniment de vous être adressés à moi pour venir au secours de quelques pères de famille malheureux. Je m’empresse de vous envoyer la somme de cent francs : je regrette de n’avoir pas un don plus considérable à vous offrir.

« J’ai l’honneur, etc.

« Chateaubriand. »

Le reçu suivant me fut à l’instant envoyé :

« Monsieur le vicomte,

« J’ai l’honneur de vous remercier et de vous accuser réception de la somme de cent francs que vos bontés destinent à secourir les malheureux de Juillet.

« Salut et respect.

« Le gérant-secrétaire du Comité :
Gibert-Arnaud.
« 23 avril. »