George Sand, autrement madame Dudevant[1], ayant parlé de René dans la Revue des Deux Mondes[2], je la remerciai ; elle ne me répondit point. Quelque temps après, elle m’envoya Lélia[3], je ne lui répondis point. Bientôt une courte explication eut lieu entre nous.
« J’ose espérer que vous me pardonnerez de n’avoir pas répondu à la lettre flatteuse que vous avez bien voulu m’écrire, lorsque j’ai parlé de René à l’occasion d’Oberman. Je ne savais comment vous remercier de toutes les expressions bienveillantes que vous aviez employées à l’égard de mes livres.
« Je vous ai envoyé Lélia, et je désire vivement qu’elle obtienne de vous la même protection. Le plus beau privilège d’une gloire universellement acceptée comme la vôtre est d’accueillir et d’encourager à leur début les écrivains inexpérimentés pour lesquels il n’y a pas de succès durable sans votre patronage.
« Agréez l’assurance de ma haute admiration, et croyez-moi, monsieur, un de vos croyants les plus fidèles.
- ↑ Sand (Amantine-Lucile-Aurore Dupin, dame Dudevant, connue sous le nom de George), née à Paris le 5 juillet 1804, morte à Nohant le 7 juin 1876.
- ↑ Dans un article sur l’Oberman de M. de Sénancour. Revue des Deux-Mondes, du 15 juin 1833.
- ↑ Lélia, parut au mois de septembre 1833.
qu’elle avait faite à Londres quelques jours auparavant. Sa mort était donc toute récente, quand Chateaubriand lui consacrait ce souvenir.