d’une prétendue nécessité d’aimer et d’être aimée pour contracter un engagement heureux. Lorsque Dieu appelle à cet état, il suffit de pouvoir estimer celui à qui on s’unit. »
Elle donne sur l’amitié les idées les plus justes et un avis aussi sage qu’il est ordinairement méconnu dans le premier âge de la vie : « Vous avez les idées les plus fausses, dit-elle, sur ce que vous appelez le besoin d’être seule ; croyez-moi, vous êtes à vous-même bien mauvaise compagnie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Que l’amie que vous choisirez soit plus vertueuse que vous, afin qu’elle vous inspire assez de respect pour que vous n’osiez vous permettre avec elle certains épanchements inutiles . . . . . . . .
« On se permet souvent dans la conversation un genre de familiarité qui n’est pas vice, mais qui annoncerait une éducation vicieuse. Déshabituez-vous de certaines dénominations trop aisées ; donnez aux choses dont vous parlez une expression noble et délicate, et sachez vous faire estimer par cette pureté de langage qui est une émanation de celle de l’âme. »
Une de ses jeunes amies, craignant peut-être de blesser une conscience trop timorée par sa vive tendresse envers elle, madame de Farcy lui répond avec cette aimable ingénuité : « Je ne crois pas, ma très-aimable amie, un seul mot de tout le mal que vous pensez de votre pauvre cœur, et comme je ne suis pas d’humeur à renoncer à la part que j’y pouvais prétendre, je commence par vous prier de le laisser m’aimer à son aise. » . . . . . . . . . .