Le samedi 8 juillet, un service funèbre fut célébré dans l’église des Missions-Étrangères, située rue du Bac, tout près de la maison mortuaire ; le corps fut ensuite descendu dans les caveaux de la chapelle, pour être, de là, transporté à Saint-Malo. Le 18 juillet, dans cette dernière ville, eurent lieu les obsèques solennelles. La messe fut célébrée par le curé de Combourg. À l’élévation, par une inspiration touchante, la musique fit entendre la mélodie sur laquelle Chateaubriand a composé ces paroles si connues :
Combien j’ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance !
Après la messe, le cortège s’achemina entre les remparts et la mer vers l’ilôt du Grand-Bé. Deux longues files de prêtres en surplis serpentaient sur la grève. Les bannières des gardes nationales venues des diverses villes de la Bretagne flottaient aux vents ; les casques resplendissaient au soleil. Le canon tonnait par intervalles. Une foule innombrable couvrait les remparts de Saint-Malo, qui s’élèvent si formidables au-dessus des rochers à pic et de la mer. Tous les récifs, tous les écueils étaient chargés de figures humaines, des barques pavoisées de deuil étaient encombrées de spectateurs. Au pied du Grand-Bé,