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VIE DE RANCÉ

tous les solitaires étaient comme les siens, et si l’on était assuré d’avoir toujours des supérieurs aussi éclairés que lui, il ne serait pas beaucoup nécessaire que les solitaires s’appliquassent aux études, puisqu’en ce cas leur supérieur leur tiendrait lieu de livres. Mais il est difficile, pour ne pas dire impossible, que toutes les communautés aient cet avantage. »

Après cette sainte courtoisie, Mabillon continue : la raison et le savoir l’appelaient à triompher. Il affirme que les moines sont obligés de vaquer à l’étude, que les grands hommes qui ont fleuri parmi les moines sont une preuve que l’on cultivait les lettres chez eux, que les bibliothèques des monastères sont une autre preuve des études qui s’y faisaient. Il parle de l’institution de l’abbaye du Bec et des Chartreux. Il montre que les monastères de l’Orient s’occupaient aussi de lettres : témoin saint Basile, saint Chrysostome, saint Jérôme, Ruffin, Cassien et son compagnon Germain, Marc le solitaire, et saint Nil. Il rappelle le monastère de Lérins dans l’Occident, l’abbaye du mont Cassin, le monastère de Saint-Colomban, les écoles attachées aux cathédrales et aux monastères, les savants qui sortirent de ces écoles, le fameux Gerbert, Loup de Ferrières, Lanfranc,