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LIVRE QUATRIÈME

toute votre attente vous ayez espéré vous y voir. Le moyen, après cela, de ne pas vous suivre jusqu’aux extrémités de la terre ? Allez donc, monsieur, où Dieu vous a destiné ; ne doutez pas qu’en lui gagnant des âmes vous ne sauviez la vôtre, et que vous ne soyez du nombre de ceux qu’il a promis de couvrir de sa protection par l’entremise de ses anges. »

Le P. Chaumont lui répondit : « Je conserverai votre chère lettre comme le gage précieux de la part que vous voulez bien me donner et à tous mes chers confrères dans vos travaux et dans vos prières ; elle me sera comme un pilote assuré et comme ma garde fidèle dans le cours de mon voyage, et un puissant asile dans toutes les adversités qui me pourront survenir. J’en laisserai une copie dans le monastère de Siam ; quant à l’original, je ne le quitterai jamais qu’à la mort. »

M. de Chaumont écrivit en 1691 à un religieux de La Trappe : « Passant de la côte de Coromandel à la Chine, et faisant route par le vieux détroit de Sineanpou, le 24 août notre navire se trouva à sec sur des rochers depuis la proue jusqu’au grand mât, quoiqu’il y eût plusieurs brasses d’eau sous la poupe ; il fut telle-