Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/16

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Sachez être fougueux quand vif est le coursier,
Simple avec la candeur, avec l’orgueil altier,
En un mot, comme en cent, sachez, sachez sans cesse
Sur les objets divers varier vos discours,
Avec la gaîté gai, triste avec la tristesse,
Profond avec la mort, tendre avec les amours. »

Ai-je bien suivi ce précepte ?
Ne saurais en juger vraiment ;
Point ne suis encore un adepte,
Ai besoin d’encouragement.
Mais puisqu’en fin il faut rompre la glace,
À vous, Ami Thomas, à vous la dédicace
De cet ouvrage encouragé par vous ;
De l’avoir entrepris me tiendrai pour absous
Si d’abord d’un œil favorable
Vous l’accueillez ; et, soit dit entre nous,
S’il peut donner à tous le goût bien désirable
D’étudier à fond l’Anglais et l’Écossais
Et l’Irlandais aussi, pour mieux avoir accès
Aux admirables vers de tous ces grands Génies
Dont le Français ne peut rendre les harmonies.

Et sur ce, mon Ami, je vous serre la main.


Le Chevalier de Chatelain.