Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/280

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IV.

Cette vierge aux feux blancs
Que l’homme, en son jargon, appelle ainsi – la lune,
Se glissant sur mes flancs
En tapinois, parcourt ma transparente dune ;
Et partout où bruït
De ses pas le doux bruit,
De mon toit de vapeurs brisant la contexture
Les étoiles soudain de montrer leur figure ;
Et je ris de les voir chacune cligner l’œil
                 Comme feraient franches coquettes,
Et pour les exciter j’élargis mon linceuil,
                 Et laisse passer les pauvrettes,
Jusqu’ à ce que les lacs, et la mer, et l’écueil,
Tout soit enfin pavé de brillantes facettes.


V.

Avec chaînons d’or pur
J’attache le soleil à la zone brûlante,
Et la lune à l’azur
En roulant en anneaux la perle éblouissante ;
Les volcans sont blafards,
Les étoiles brouillards,
Lorsque les tourbillons déployant ma bannière,
Comme un soudain typhon je voile l’atmosphère.
Oh ! quand je marche ainsi, j’ai pour char triomphal
Les Puissances de l’air, Neige, Grêle, Tonnerre,
De mon fougueux coursier l’univers est vassal ;
              Mais bientôt renaît la lumière,
L’arc aux mille couleurs allumant son fanal
Vient éblouir le ciel et rajeunir la terre.


VI.

De la terre et de l’eau
Je suis fils ; – mais au ciel j’ai fixé ma demeure ;
Et semblable à l’oiseau