Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BELSHAM.
Né en 1752—Mort en 1827.
Rien.


Vers adressés par l’Auteur, au Rev. Lisle Bowles.


Pour l’objet de mes chants n’implore pas la Muse,
Et laisse en son doux fit sommeiller Axéthuse,
Car Bowles comprenez le bien,
Je serais, parole !.. une buse,
Si comme le Géorgien
J’allais pour une Muse enfler ma cornemuse
Pour chanter quoi ?.. Pour chanter Rien !
À l’auteur de ces vers prêtez donc votre oreille,
Et de l’ami protégez la merveille !
Le thème ineffleuré, de mes chants le sujet,
Du poète jamais n’augmente le budget,
Et n’ajouta, je ne trompe personne.
Un seul laurier à sa couronne.

Ces Grecs et ces Romains tant admirés jadis,
De l’Hélicon ont tous à see laissé la source,
Ils ont su tout chanter ces bardes favoris,
Et d’Apollon ils ont vidé la bourse.
Aux poètes futurs qu’ont-ils laissé pour bien ?
Rien !
Car hormis Rien, tout fut la proie en somme
Des beaux esprits de la Grèce et de Rome !

Quand les féroces Goths, quand ces damnés bandits
Ont fait la guerre à la science,
Ravageant l’Italie, et violent Florence,
À sac, à sang, à feu mettant tout, les maudits !
Qu’échappa-t-il à la vengeance
De ce vilain peuple païen ?
Rien !